Louis Lepage, le premier archéologue à étudier en détail l’histoire de la villa.
Extrêmement cultivé, il est l’archéologue le plus productif des années 1960 et 1990 en Haute-Marne. Lorsqu’il apprend que le canal à proximité du site va être élargi, il craint que la villa soit détruite et consacre six années à la fouiller, de 1964 à 1969. Il commence par rouvrir les sondages creusés 60 ans avant et étend ensuite son exploration à tout le quartier balnéaire de la villa.
En appliquant les nouvelles méthodes scientifiques de l’archéologie, il fouille chaque salle couche par couche, dresse un plan architectural de toutes les maçonneries conservées (murs, sols), et remet chaque année au Ministère de la Culture un rapport détaillé dans lequel tous les objets découverts sont dessinés.
Ce travail exemplaire lui permet de prouver que la villa est habitée dès le Ier siècle, et qu’elle résiste jusqu’au IVe siècle aux troubles des invasions barbares.
Marie-Thérèse Lepage, témoin direct des fouilles de la villa des Crassés
Épouse de Louis Lepage, le premier archéologue à étudier en détail l’histoire de la villa, Marie-Thérèse Lepage se souvient aujourd’hui du travail de son mari dans les années soixante.
De 1964 à 1969, mon époux Louis Lepage a réalisé les toutes premières fouilles programmées de la villa. Il avait été initié à l’archéologie par Louis Richard venu s’installer à Saint-Dizier en 1962. Très vite, il a été mordu par cette activité.
Je ne l’accompagnais que de temps en temps sur le chantier car à cette époque, nos trois enfants étaient en bas âge. Plus tard, ils ont suivi leur père sur d’autres sites durant leurs vacances. Aujourd’hui, l’un d’entre eux se préoccupe toujours de l’évolution des fouilles quand il me rend visite.
Quand mon mari a appris la construction du canal d’amenée du Der il a souhaité fouiller la villa de peur que celle-ci ne soit détruite par les travaux. Il a alors découvert sept salles, c’était extraordinaire ! Cependant, il n’a pu élargir le chantier car les terrains attenants étaient privés. Il y passait tous ses week-ends avec quelques amis et y retournait le soir après son travail.
Quelques années plus tard, il a espacé les fouilles afin de passer plus de temps en famille pendant les vacances. Il ne consacrait alors que trois semaines aux fouilles programmées tout en continuant au long de l’année ses recherches archéologiques dans le département.
Pour ma part, je suis très contente que la Ville de Saint-Dizier et l’Inrap aient repris les fouilles. Je me rends régulièrement sur le site pour suivre l’évolution du chantier.