De la nécropole au cimetière

Surplombant la vallée de la Marne, un espace funéraire s’installe sur l’emplacement d’une villa antique. A l’heure actuelle, la tombe la plus ancienne est une tombe d’élite datée du Vie siècle. Par la suite, des tombes d’hommes en armes sont installées à proximité. Les modalités de développement de cet espace funéraire mérovingien sont pour l’instant peu lisibles (espace réservé à l’élite ? nécropole communautaire ?). En effet, les inhumations perdurent à la période carolingienne puis, grâce à l’installation d’une église durant le Xe siècle, sa fonction se maintient jusqu’à la fin du XIIe siècle.

La découverte d’un squelette en 2012. ©Éric Colin / Service Communication – Ville de Saint-Dizier

Ainsi, ce sont plusieurs centaines de sépultures qui sont mises au jour dans ce cimetière. Du point de vue des pratiques funéraires, tous les individus sont inhumés sur le dos. Les jambes sont généralement étendues et les bras reposent croisés sur le ventre ou étendus le long des cuisses. Même s’il ne reste plus de traces de tissus, l’étude de la position des ossements permet de faire l’hypothèse de la présence d’enveloppes souples du type linceul. Par ailleurs, malgré l’absence de clous, la présence de cercueil est elle aussi envisagée grâce à la position des ossements. Plusieurs cas de cercueil en bois monoxyle (cercueil taillé directement dans un tronc d’arbre) sont documentés. Enfin, une dizaine de sarcophages en pierre ont été découverts sur le site. Dans la plupart des cas, le premier mort déposé dedans n’est pas retrouvé, car ces contenants en pierre ont été maintes fois utilisés aux cours des siècles suivants.

Les fouilles de la nécropole en 2014. ©Éric Colin / Service Communication – Ville de Saint-Dizier

Pour la période mérovingienne, les défunts sont inhumés habillés et parés de leurs objets personnels. Dans ces cas-là, les éléments métalliques des ceintures sont retrouvés, on parle de garnitures de ceinture. Les dépouilles sont parfois accompagnées de mobilier comme des céramiques. Vers la fin du VIIe siècle, les dépôts d’accessoires vestimentaires ainsi que les dépôts d’accompagnements sont peu à peu abandonnés sous la pression de la religion chrétienne.

Le site de la nécropole en 2016. ©Éric Colin / Service Communication – Ville de Saint-Dizier

Etonnamment à Saint-Dizier, plusieurs tombes du XIe siècle présentent du mobilier d’accompagnement complétement inconnue pour cette période. Ainsi, la tombe d’un homme contenait un lissoir en verre déposé contre son épaule droite. Autre exemple, dans trois tombes des clés ont été déposées sous le corps d’individu adulte.