2011 :
« Les enfants représentent 38% de l’effectif de la nécropole. »
La première année de fouille apporte de nombreuses surprises aux archéologues. Une trentaine de sépultures sont découvertes sur le site de l’ancienne nécropole. A l’intérieur, les fouilleurs y découvrent des squelettes humains, dont certains contenus dans des sarcophages. La présence d’enfants est importante, puisqu’ils représentent 38% de l’effectif, même s’ils restent moins nombreux qu’attendus.
Des vestiges de pierre ont également été mis au jour.
Des objets, tels que des céramiques, des outils, un couteau, une bague, un lissoir, un coquillage, une lame et de la monnaie ont été retrouvés.
Au vu des découvertes, les archéologues datent les sépultures fouillées du XIIe siècle.
2012 :
« Le cimetière a été utilisé à des époques différentes. »
Découvertes de squelettes en nombre important. Élément d’abord insoupçonné par les archéologues, de nombreuses couches de sépultures sont dénombrées, ce qui rend impossible l’accès aux sépultures mérovingiennes, situées plus en profondeur. Une cinquantaine de squelettes ont été découverts sur plusieurs niveaux, signe que le site fut utilisé à diverses époques. Divers objets tels que des céramiques, des outils, des scories, des clous, des épingles et des fibules ont été trouvés.
Des restes d’animaux ont également été découverts.
Enfin, un vestige non funéraire en limite d’emprise est mis au jour.
2012 marque aussi le commencement des fouilles dans les bains, en bas de pente.
2013 :
« Une des trouvailles importantes est celle d’un sarcophage en bois. »
75 sépultures sont découvertes. La plupart d’entre elles se situent dans la partie ouest de la nécropole, qui semble être le cœur du cimetière. Une des trouvailles importantes est celle d’un sarcophage en bois monoxyle, avec sa planche de couverture partiellement conservée.
Une datation radiocarbone confirme que le cimetière est abandonné fin du XII ou début du XIIIe siècle. La question se pose encore au sujet de sa création, qui semble avoir été effectuée par les mérovingiens.
De nombreux objets sont découverts : céramiques, mobilier résiduel de l’antiquité tardive, vaisselle, clous, fragment de lame, fragment d’enduit peint, mosaïque, anneau, silex, charbon, monnaie, fragments de verre, perles,…
Des empierrements semblent indiquer la présence d’éléments architecturaux à proximité de la nécropole.
La fouille des bains, en bas de la pente, révèle trois salles chauffées par deux chaufferies. L’édifice semblerait avoir été construit au IIe siècle.
2014 :
« Les couches inférieures du site sont atteintes. La découverte marquante est celle du squelette d’un très jeune bébé. »
Les fouilles funéraires sont élargies à la pente. Des vestiges non sépulcraux sont découverts. Les trouvailles faites par les archéologues sont principalement de la monnaie, des céramiques, et des mosaïques.
Quatre murs sont dégagés, et on y découvre la présence de pilettes en terre cuite, typique des hypocaustes, systèmes de chauffage par le sol.
Quatre sarcophages en pierre sont fouillés, un autre est détecté. Les archéologues y découvrent des traces de pillages anciens. Les fouilleurs ont en effet détecté des perturbations sur la région abdominale de certains squelettes, endroit où se trouvaient les armes et les bijoux enterrés avec les défunts. Cette pratique, courante à l’époque mérovingienne, laisse penser aux archéologues que les couches inférieures du site sont atteintes.
« Un édifice de culte important sous la route de Joinville. »
L’événement marquant de cette année 2014 est l’exhumation du squelette d’un très jeune bébé.
Parmi les autres découvertes : restes osseux animaux, outils, armes, parures, monnaie, clous, scories, mosaïques, fragments d’enduit peints, fusaïole, garniture de chaussure sur le pied gauche d’un individu (boucle et ferret), perle, applique décorative, agrafe, ciseau à bois,…
La présence importante de sépultures signe la présence d’un édifice de culte, qui se situerait sous la route de Joinville.
Concernant la découverte des vestiges non funéraires découverts en 2012, il s’agirait d’un bâtiment aristocratique antique, relié à la nécropole. Un édifice de culte médiéval fut ensuite créé par-dessus. C’est à cet endroit que sont découverts deux tombes mérovingiennes.
A ce jour, on dénombre désormais 346 tombes.
2015 :
« Des tombes mérovingiennes dans la pente, carolingiennes sur le plateau. »
Cette année, ce sont 156 sépultures qui ont été trouvées, dont une datant de l’époque mérovingienne, découverte avec du mobilier d’accompagnement. Ce mobilier présent rappelle les tombes d’élite fouillées à 200 mètres, sur le lieu de la Tuilerie.
Une tombe a été localisée à la fois dans le bâtiment antique, et dans l’édifice de culte. Des questions se posent donc quant à l’organisation de l’espace sépulcral.
La pente du site serait plutôt occupée par des tombes mérovingiennes, alors que le plateau serait plutôt occupé par des tombes carolingiennes.
Les fouilles menées ont permis de mettre à jour de nombreuses céramiques, une boucle de ceinture, des fragments de verre, un bassin en bronze, un anneau, des outils, des armes, un fer à cheval, des clefs, des bijoux, un calice, de la vaisselle, un rivet de fourreau, un fragment de peigne en os, une paire de forces, un fauchard,…
Une tombe a livré un lissoir en verre, pratique rarement observée en milieu funéraire en France.
Deux sarcophages en pierre ont été fouillés. Il semble que cinq sépultures aient été pillées.
Enfin, une étonnante tombe à chambre a été retrouvée.
Des questions se posent quant à la datation de certaines tombes. Egalement, pourquoi certaines élites auraient été inhumées dans la nécropole et d’autres à l’extérieur ?
2016 :
« Les sarcophages ont été réutilisés au cours du temps. Un ossuaire a été découvert. »
Les fouilles de l’année 2016 ne se sont pas étendues à d’autres espaces. Les archéologues avaient pour objectif de terminer la fouille des tombes se trouvant dans la pente, et de poursuivre l’étude des sépultures se trouvant dans le périmètre de l’ancienne église.
Tessons, clous, scories, dents animales, anneau, pendeloque, fragments d’objets non identifiés, fragments de bronze, sont trouvés cette année.
Deux types de sépultures sont découverts sur le site de la nécropole : les subrectangulaires larges, et les ovales étroites. Il conviendra de comprendre, durant les prochaines années, comment étaient répartis les défunts dans les tombes.
Certains sarcophages ont été réutilisés au cours du temps, ce qui montre que les personnes en charge des inhumations ont su retrouver le sarcophage enterré. Il y avait certainement donc, un marquage au sol en surface pour indiquer l’emplacement des sarcophages.
L’un d’entre eux, disposant encore de la moitié de son couvercle, a été ouvert.
Un individu ayant été victime de violences a été retrouvé. C’est le premier cas sur ce site.
L’église a été nettement mise au jour. De nombreuses sépultures d’immatures (enfants ou adolescents) ont été recensées en son sein.
Enfin, un ossuaire a été découvert.
Les prochaines campagnes de fouilles permettront aux archéologues de continuer leurs investigations concernant les limites spatiales du cimetière. Aussi, il leur faudra comprendre le lien entre la villa et la nécropole. Enfin, il serait intéressant de trouver la tombe d’élite féminine, après avoir trouvé la tombe masculine en 2015.
2017 :
« L’effondrement de la toiture d’une galerie de façade confirme la date d’abandon des bains. »
Les fouilles se poursuivent dans la nécropole. Les archéologues se concentrent sur les sépultures situées dans le chœur de l’église datant du XIIe siècle. Cette année ce sont 51 sépultures et 14 dépôts secondaires qui sont mis au jour. Un sarcophage, construit en pierre de Savonnière, a été fouillé.
La campagne de fouille est concentrée sur un atelier métallurgique. Cette découverte fait écho aux unités sidérurgiques mises au jour lors des fouilles effectuées au Chêne Saint-Amand. Cet atelier correspondrait à un bas-fourneau.
Du côté des bains, les archéologues découvrent avec surprise que le périmètre de ces thermes se prolonge au-delà des limites qu’ils avaient envisagées. Ils découvrent également l’effondrement, encore en place, d’un pan de mur et de la toiture d’une galerie de façade, preuve de la date d’abandon des bains. L’édifice ne servait en effet plus depuis le Ve siècle, l’effondrement étant la preuve qu’aucun travail de rénovation n’a été entrepris. Ils découvrent également le passage d’une source à un peu plus d’un mètre de profondeur, qui leur permettra peut-être de localiser les bains initiaux.
Comme chaque année, de nombreux objets sont trouvés : 352 fragments de poterie médiévale, 677 restes de céramique antique, outils, restes animaux, scories, monnaie, anneau, coquilles d’escargots, fer de lance, dalles, épingles en os, fragment de plinthes, bracelet, clef, perles, élément de ceinture, vaisselle,…
Un objet attire particulièrement l’attention des chercheurs : une jatte à collerette en céramique ornée inconnue des répertoires régionaux.
2018 :
« Un mur d’un édifice de culte mérovingien potentiellement important est découvert. »
Année une nouvelle fois riche en découvertes archéologiques : céramiques, restes animaux, outils, fragment de bloc architectural en calcaire de Savonnières, fragments de tuiles, agrafe, fragment de paroi de four, disque et sphère en calcaire, porcelaine, fil de fer barbelé, monnaie, fragment de géode, fixation à goupille, moellon, carreau d’arbalète, fragment de peigne , fragment de maillon de chaine, fragment de bas-relief de frise, filtre à café en tôle de fer peint en blanc, 522 fragments de poterie médiévale, assiette, marmite, clef,…
Les fouilles sur le site de l’église se poursuivent. Cette année ce sont 56 nouvelles structures funéraires qui sont localisées. Un mur faisant partie d’un édifice de culte mérovingien potentiellement important est découvert. Un sarcophage, disposé contre ce mur, est mis au jour. Il présente des traces de pillage.
Les restes d’activités métallurgiques découverts l’année précédente proviennent en réalité du bas-fourneau du Chêne Saint-Amand. Les archéologues en concluent qu’aucun atelier métallurgique n’est existant sur le site des Crassées à ce stade des fouilles.
Enfin, les bains livrent un secret supplémentaire, puisqu’une nouvelle salle chauffée par hypocauste est dégagée.
Des murs, présentant encore leur enduit peint sont mis au jour.
Des questions se posent aux archéologues quant aux objets disposés dans les tombes. En effet, un silex a été retrouvé dans une tombe d’enfant, et un lissoir en verre dans la tombe d’un individu masculin. Il semblerait que certains objets soient enterrés avec les corps, non pour leur utilité, mais pour leur matière, à vocation protectrice dans l’au-delà.